Frayeur 

 

frayeurLe temps est un toboggan. C’est ce que nous nous disions, assis sur nos petites chaises au bord du lac urbain qui, d’un seul coup, s’est fait plus serein, pour mieux nous photographier à l’envers ; mais nous lançâmes des cailloux, dans le seul but de le contrarier, comme le font les enfants mais aussi les vieux, sans oublier tous ceux qu’il y a entre les deux ; alors, dans l’eau devenue illisible, il nous semblait voir flotter l’ombre de l’Ange de l’Adversité, tandis qu’une voix de nulle part récitait :

cénotaphes et catafalques ...

Puis, la voix se noyait et sur nos petites chaises, au bord du lac si fâché, nous avions très peur, mais nous voulions compléter :

cénotaphes et catafalques
le temps est un toboggan
où la vie se défalque ...

Et tout à fait effrayés, voilà qu'abandonnant nos petites chaises, nous fuyons tous les deux, et sans savoir où aller, nous fuyons en rond, autour d’un lac démonté.

 

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