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Les éoliennes dans les abords des autoroutes ne surprennent plus les automobilistes même si à chaque traversée on peut voir ces fleurs de la civilisation avec leurs trois pétales démesurés se multiplier et se rapprocher des villages et des villes, si bien qu'on les imagine un jour envahir les parcs et les jardins, les places, les avenues, les rues et peut-être aussi les toits des immeubles et les sommets des tours et des églises, et, comme prolifèrent également les champs d'éoliennes sur la mer, on peut se représenter la Terre, vue de loin, comme un immense pissenlit avec son duvet de graines migratoires, offert au souffle dévastateur d'une dame Larousse cosmique et universelle dispersant dans l'espace, si la tentation lui vient, toutes les éoliennes, que l'on voit, par la force prodigieusement accélérée de leurs hélices, s'élever encore plus haut et disparaître à jamais dans des cieux inaccessibles où sans doute elles continuent de tourner quand la rafale gigantesque, se désintéressant de la planète redevenue chauve, se retire, sans regrets, ne laissant dans l'air que des rondes résiduelles de lumière, tandis que sur le sol, sans sa flore mécanique, se penchent, curieux, les vieux horizons.

 

janvier 2013  

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