Les Onomons

 

Le silence de la nuit est propice à l'épanouissement dans nos maisons des tic-tac des horloges et du ron-ron du réfrigérateur. Mais il y a aussi dans la disponibilité nocturne de l'air, des résonances moins identifiables : des craquements de quelque poutre ou mobilier ou bien des crépitations plus énigmatiques aux origines incertaines qui possèdent le don acoustique de l'omniprésence et celui aussi de l'ubiquité. Sans nom particulier, nous dirons de ces résonances que ce sont des Onomons. Je peux personnellement citer l'Onomon de mon armoire, pas forcément nocturne, mais plus perceptible à deux heures du matin et celui de mon ordinateur, quand quelque chose se dilate à l'allumage et qu'elle doit ensuite se contracter à des heures imprévisibles et longtemps après qu'il soit éteint. Parfois, ces démons qui s'amusent en bruitages très divers, font fonctionner chez moi des manomètres et baroscopes dont je ne possède, en réalité, aucun.

 

janvier 2015

 

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