L'Androgyne

 

 

Au café. La jolie personne de la table à côté, vingt ans, ni fille ni garçon, joue de son ambiguïté ; des manières font reconnaître en elle plutôt la fille mais les postures font deviner en lui plutôt le garçon ; c'est la voix, me dis-je, le ton de la voix, qui va m'éclairer, mais il dit un café s'il vous plait d'un timbre presque de garçon et ensuite elle dit merci monsieur d'une tonalité quasiment de fille ; après, comme le font les garçons, il retire un billet de la poche arrière du pantalon, mais elle range la monnaie qu'on lui rend dans un petit porte-monnaie de son sac bien de fille ; puis ilelle se lève et s'en va d'une démarche enfin déclarée de garçon, retournant vers moi, avant de refermer la porte, un sourire avoué de fille.

 septembre 2012

 

 

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