Controverse

 

 

Donnez-moi l’appui d’une notion, je bâtirai un système philosophique.

Mettons, par exemple, la notion de Fléau ; en lui donnant une notion contraire, par exemple celle d’Antidote, nous voilà armés pour avancer une conception du monde opposant dialectiquement ces deux forces discordantes de nature métaphysique.

Dans un langage approprié et un vocabulaire de spécialiste, on assimilera le Fléau au Néant qui menace l’Existence de dévastation ontologique. Et on assimilera la vitalité de l’Être à l’Antidote par lequel le Tout subsiste.

Mais telle est la nature de la Philosophie, qu’elle appelle toujours le point de vue antinomique ; l’Être, d'autres diront, est le Fléau qui vint perturber l’Inexistant dans sa sérénité ontologique. C’est donc le Non-être l’Antidote qui ramènera le Tout à sa quiétude ou, si l’on peut dire, à son bien-être métaphysique.

Alors qu’ici-bas on s’inquiète des Fléaux sans Antidotes et des Antidotes maléfiques, en Sorbonne la discussion entre opposants en est venue à débattre de l’Essence antidotique, qui serait un composé de natures angéliques, dont on ne sait pas si elles sont garçons ou filles et dans quelle nombre elles dansent sur la pointe des aiguilles.

En conclusion et corollaire : donnez-moi plutôt ces personnages ; je leur prêterai une vie et d’autres aventures séraphiques, en inoculant l'Antidote de la Littérature à l'atteinte de l’élucubration philosophique.

juin 2021

 

 

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